Le déclin de l'emprise présidentielle est irrésistible. La fonction est peu à peu rabotée par les cohabitations successives, les nouvelles instances de régulation, et les partages de souverainetés avec l'Union européenne et les collectivités territoriales: la montée en puissance de la séparation des pouvoirs fait des ravages au palais de l'Elysée depuis plus de deux décennies.
Les mésaventures de Jacques Chirac s'inscrivent dans ce processus inexorable de réduction du pouvoir présidentiel, même s'il a pris une part active à l'émiettement de la fonction. De la présidence absolue à la présidence très relative: nous en sommes arrivés au point où la fonction elle-même est à redéfinir comme le démontre à l'envi les débats cavaliers de l'an 2000 sur le quinquennat et le calendrier électoral.
La sarabande lancinante des affaires autour du chef de l'Etat, sa citation dans quatre des principaux dossiers noirs de la Ville de Paris et du RPR, la mise en cause de plusieurs de ses principaux collaborateurs, et le passe-droit judiciaire, signé par le Conseil constitutionnel, qui en principe, lui permet, vaille que vaille, d'aller au terme de son septennat, creusent une crise morale et au fil des jours la transforment en crise politique: le soupçon atteint le chef de l'Etat. Il faut éviter les soupçons.
Jacques Chirac cherche à sortir de l'ornière parisienne dans laquelle il se débat et dont les clapotis éclaboussent la politique en général et lui en particulier. Il a rompu avec un silence in