C'est le propre du grand animal politique. Jacques Chirac n'est jamais aussi bon que quand il est dans les cordes, acculé parla meute, obligé de tout donner pour ne pas tout perdre. Jeudi soir sur TF1,il jouait une partie deson avenir de candidat àsa succession. Il ne s'est donc pas économisé, usant de tous ses talents, de toutes ses armes pour tenterde convaincre de son «honnêteté».Il s'est déclaré «blessé», s'est posé en «victime permanente» d'une «justice-spectacle» mise en scène par la presse. Il a assuré qu'il ne «savait» rien du système des marchés truqués à Paris et en Ile-de-France, qu'en tant que président du RPR, il n'était pas au courant du financement
de son mouvement.Une défense à l'énergie qui, en certains points, ne convainc guère (lire ci-contre).
Mais Jacques Chirac a produit du spectacle comme rarement il «était en pleine forme», a dit Alain Juppé
et a réussi à attirer jusqu'à plus de 13 millionsde téléspectateurs.Les chiffres de l'institut Médiamétrie ne disent pas combien ont été convaincus par son propos. L'entourage du président de la République lui-même est conscient que ce succès d'audience ne présage pas de l'avenir. Lionel Jospin, de son côté, s'est gardé d'ajouter à la polémique. Les vrais contradicteursdu chef de l'Etat se sont plutôt trouvés à droite, vendredi. En la personne surtout de François Bayrou, probable candidat à la prochaine présidentielle et allié du Premier ministre sur l'inversion du calendrier électoral. A la différence de Jacques