Heureux. Le président est «heureux». Content de lui. Certain d'avoir su s'expliquer «avec simplicité». Persuadé d'avoir convaincu «avec pédagogie». Et puis enfin, fier d'avoir réuni, dans les dernières vingt minutes de son intervention télévisuelle de jeudi soir, plus de 13 millions de téléspectateurs. Record battu (lire page 2). «Quatorze millions, s'esbaudit un de ses conseillers. Cela vaut de l'or!» Un capital qui risque d'être bien vite dilapidé. L'Elysée ne se fait guère d'illusion sur l'avenir. «On se méfie..., témoigne le même. Simplement, le président de la République en avait gros sur le coeur. Il fallait qu'il le dise. C'est fait et bien fait. Pour le reste, on verra. Chaque chose en son temps.»
«La défense la plus efficace». Un habitué du Château confirme: «C'est un petit ballon d'oxygène. Sur la forme, Chirac a été excellent. Sur le fond des affaires, il a pris un risque en disant qu'il ne savait rien au lieu de rester dans le flou artistique. C'est une défense risquée mais ne rien concéder est quand même la défense la plus efficace. Quand on entre dans la spirale des aveux, tout se détricote...» Au final, «un gain inespéré comparé à ce qu'il pouvait craindre», assure un visiteur régulier.
Cette stratégie avait été arrêtée par Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée. Il est persuadé que le dossier des marchés truqués d'Ile-de-France est «vide». D'où l'obstination du chef de l'Etat à tout nier. Surtout, il a conseillé au Président de jouer profil bas p