François Bayrou est président de l'UDF et député européen. Il est favorable à l'inversion.
Vous prônez l'inversion du calendrier électoral. Pourquoi?Jamais la logique de la Ve République n'a été plus nécessaire qu'elle ne l'est aujourd'hui. L'élection présidentielle est la seule élection où les Français peuvent choisir un projet cohérent qui orientera le destin du pays pendant cinq ans. Un président élu au suffrage universel ne peut pas voir son élection intervenir lorsque tout sera déjà décidé, les députés étant déjà élus. Il doit être élu en premier, pour proposer au pays une cohérence nouvelle. C'est d'autant plus important dans la période de crise politique dans laquelle nous sommes plongés. C'est à l'occasion de cette échéance de la présidentielle de 2002, je crois, que se jouera la sortie de crise pour le pays.
Le rétablissement du calendrier ne résoudra certes pas tous les problèmes. En même temps, il faut rééquilibrer les insti tutions en rendant au Parlement les prérogatives législatives et de contrôle qui lui ont, peu à peu, été enlevées.
Ce n'est pas paradoxal de vous voir, vous le centriste, en défenseur des institutions de la Ve République?
Les institutions appartiennent à tout le monde. Le temps où certains regrettaient la Constitution de la IVe République est bien loin derrière nous. Si nous sommes les seuls fidèles à l'esprit des institutions qui veut qu'une démocratie s'incarne dans des personnes et des visions et non dans des coalitions de partis , tant mieu