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Libération
Éditorial

Dingodossier.

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publié le 19 décembre 2000 à 8h14

On apprend dès la cour de récré que la règle du jeu est toujours discutée en fonction de l'avantage que les joueurs croient pouvoir en retirer. A cet égard, dénoncer comme une mesure de «convenance» la proposition d'inverser le calendrier électoral de 2002 n'est pas dénué de vérité. Mais l'inverse est tout aussi valable: ceux qui préféreraient conserver l'ordre prévu ont aussi leurs propres calculs politiciens. Quant aux cris d'orfraie sur l'immoralité d'un tel changement de règle avant l'échéance, ils sont aussi à relativiser. Engager le débat quinze mois à l'avance ce n'est pas prendre son monde par surprise, et un tel délai fait que personne ne sait au juste à qui ça profitera de jouer l'Elysée avant le Palais-Bourbon. Il se pourrait même que les plus hostiles aujourd'hui à l'inversion du calendrier en soient les premiers bénéficiaires demain. Et inversement.

La seule question qui importe vraiment, c'est celle du fonctionnement d'une démocratie française où l'on a certes plus que d'autres le respect du bulletin de vote, mais où l'on est astreint à des rythmes désespérément aléatoires d'attribution du pouvoir réel, selon les humeurs de l'électorat. Avec même une variante de pouvoir virtuel de deux mois s'il prenait la fantaisie aux électeurs, dans le calendrier encore en vigueur, de ne pas voter en 2002 pour le même camp aux législatives et à la présidentielle.

Une anomalie fortuite de dates sur laquelle il convenait de se pencher de toute manière, tant pour des raisons prat