Menu
Libération
Interview

Hue : «Une régression pour la démocratie».

Article réservé aux abonnés
publié le 19 décembre 2000 à 8h14

Secrétaire national du Parti communiste, Robert Hue plaidera ce matin à la tribune de l'Assemblée nationale pour le maintien du calendrier électoral de 2002. Le député du Val-d'Oise avait très tôt fait savoir son opposition au projet de Lionel Jospin. Il avait récusé avec force le «deal» que proposaient les socialistes aux communistes, marché qui consistait à «protéger» les députés sortants du PCF aux législatives de 2002.

Pourquoi êtes-vous contre l'inversion du calendrier électoral de 2002?Parce que l'on veut ainsi aller vers une présidentialisation accrue du régime. C'était l'objet, déjà, du «quinquennat sec», qui voulait organiser la concomitance législatives-présidentielle. A présent, on veut consacrer la primauté, l'hégémonie à vrai dire, de la seconde sur la première. Il s'agit de la faire fonctionner comme un «aspirateur», pour obtenir une assemblée conforme aux choix du président de la République. De tout cela, il peut résulter trois choses: un pouvoir personnel renforcé; une Assemblée nationale abaissée; un pluralisme politique, constitutif pourtant de l'identité française, écrasé par la bipolarisation. Ce projet ne constitue donc pas un progrès de la démocratie; il est au contraire régressif.

Ne mettez-vous pas Lionel Jospin en difficulté en votant, avec une bonne partie de la droite, contre un texte qu'il soutient?J'avais plutôt l'impression que Lionel Jospin ne s'était engagé dans ce projet qu'avec l'assurance qu'une partie de la droite l'appuierait. Mais le plus