Menu
Libération

Législatives-présidentielle, le chassé-croisé.

Article réservé aux abonnés
Depuis 1958, le pouvoir a changé en moyenne tous les trois ans.
publié le 19 décembre 2000 à 8h14

Un Américain sait qu'il confie le pouvoir à ses élus pour quatre années. Sauf accident. Idem pour un Allemand, ou un Espagnol. L'Anglais donne ce pouvoir pour cinq ans. Sauf accident. Un Français? Bien malin qui saurait répondre... Depuis 1958, date de création de la Ve République, la durée réelle de l'attribution du pouvoir en France a varié de un à cinq ans: 4 ans de 1958 à 1962 puis 3 ans, 2 ans, un an, encore un an, puis 4, 1, 4, 3, 5, 2, 5, 2 ans entre 1993 et 1995, puis 5 de 1997 à 2002... Entre les élections législatives et présidentielle, les deux scrutins décisifs, le pouvoir a été conféré à 15 reprises.

«Il l'a été [...] en moyenne, pour moins de trois ans, note le politologue Olivier Duhamel (1). [...] C'est peu et c'est incertain. Le pouvoir n'est pas accordé pour une durée fixe, ce qui ne permet pas de disposer d'un temps reconnu pour juger les gouvernants au terme de leur mandat.» Dès 2002, la concomitance du quinquennat et de l'élection des députés accordera le pouvoir pour cinq ans. Sauf imprévu...

Dans l'esprit des institutions de la Ve République, l'élection reine est bien sûr celle du chef de l'Etat depuis qu'il est élu au suffrage universel direct (1962). La Constitution accorde de larges pouvoirs au Président, qui en font le maître du jeu politique. La pratique, gaullienne ou mitterrandiste, n'a fait que renforcer cette lecture. C'est bien ce scrutin qui détermine, sauf exception, pour sept ans (bientôt cinq), le «PPF», le paysage politique français.

Certai