A peine sorti de la tourmente de l'accord Unedic, le gouvernement risque d'avoir à gérer un nouveau psychodrame: les retraites complémentaires. Si la séance de négociations qui débute aujourd'hui à Paris à 14h30 au siège du Medef (Mouvement des entreprises de France) ne se conclut pas au moins par un accord de principe qui serait formalisé dans les prochaines semaines, une nouvelle polémique empoisonnée sur la retraite à 60 ans pourrait bien monter très vite. Car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Troisième voie. L'enjeu n'est d'ailleurs pas de savoir si la retraite à 60 ans sera remise en cause, il est de choisir comment elle va disparaître. En donnant un peu plus aux salariés qui accepteront de travailler jusqu'à 65 ans. Ou en réduisant encore la pension de ceux qui partiront à 60 ans sans avoir travaillé au moins 40 ans, ce qui a déjà été fait en 1993. Il y aurait bien une troisième voie: une augmentation des cotisations. Mais elle ne résoudrait rien à elle seule. Pour garantir le niveau actuel des retraites en 2040 sans toucher à la durée effective de cotisation, il faudrait augmenter les prélèvements sur les salaires dans de telles proportions que l'emploi serait touché de plein fouet, alors qu'on aura à peine un actif pour un retraité.
Toutes ces équations sont connues. «Pour nous, la réflexion de fond est terminée», estime le principal négociateur du Medef, Francis Basile. La première force du Medef dans cette négociation est que, jusqu'ici, le gouvernement n'a pas fait g