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Libération
Éditorial

Pas de miracle

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publié le 22 décembre 2000 à 8h23

Tant va la bulle au ciel qu'à la fin la nouvelle économie attrape la colique. La révolution par l'Internet a subi une baisse de prestige adéquatement reflétée par des cours de Bourse parfois divisés par cinquante. C'est que, comme d'autres engouements avant elle, la ruée vers l'or virtuel s'est vite embourbée dans la grisaille du monde réel. Ainsi, une fois éteint l'écran, le commerce en ligne redevient-il un métier passablement poussiéreux, c'est à dire une affaire de hangars, d'étagères, de manutentionnaires et de chauffeurs-livreurs. Pas étonnant que ce type de nouvelles entreprises aient été les premières atteintes parce que les plus exposées. Mais fournisseurs d'accès à Internet et équipementiers sont aussi à la peine.

Le cas du commerce en ligne est particulièrement éclairant parce qu'il incarne au mieux les ambitions grand public du Net. Le bagage technique qui permet d'y avoir accès est léger et une marchandise reste une marchandise, qu'elle parvienne à son consommateur par la voie des cieux ou celle du boutiquier au coin de la rue. Des tests empiriques montrent que, pour quelques bonnes surprises, le système ne fait pas beaucoup de miracle. La livraison à domicile a des limites de bon sens: tout le monde ne pourra pas être livré en même temps le samedi matin, pas trop tôt pour cause de grasse matinée ni trop tard parce qu'il y a mieux à faire qu'à attendre à la maison, gaspillant ainsi le temps précieux que l'électronique était censée épargner.

On ne doit pas pour aut