Le soir du 10 mai 1981, les Africains retiennent leur souffle. Ceux qui espèrent que quelque chose va changer dans les relations ambiguës qui se sont tissées entre Paris et ses anciennes colonies depuis leur indépendance (au début des années 60), voient dans la nomination de Jean-Pierre Cot comme ministre de la Coopération le signe d'une nouvelle époque. Un an et demi plus tard, ce dernier a compris qu'il n'a aucun pouvoir de décision. Il démissionne. Ceux des Africains qui trouvent leur compte dans les relations «personnalisées» instaurées par la droite l'avaient déjà compris. La démission de Jean-Pierre Cot ne sera que l'officialisation d'un retour à la normale.
«Cellule Afrique». C'est à l'Elysée, via sa «cellule Afrique», que se font et se défont les régimes africains. Jusqu'à ce que Jean-Christophe Mitterrand en prenne la tête en 1986. Par manque de sérieux, mais aussi parce que l'Afrique a changé et que la France s'en est progressivement dégagé, c'est paradoxalement le fils du Président qui accompagnera l'enterrement de trente ans de politique en Afrique. Les réseaux existent toujours mais sont éclatés et plus proche de lobbies privés (1). Surtout, Paris n'a plus le pouvoir ni la volonté de gérer l'Afrique comme un village.
L'architecte historique de la politique de réseau est le gaulliste Jacques Foccart, ancien résistant, qui continua jusqu'à sa mort, en 1997, à conseiller Jacques Chirac et à entretenir de solides amitiés sur le continent. OEuvrant dans la clandestinit