Avec l'affaire Falcone, un office de vente d'armes de l'Etat français est aujourd'hui empêtré dans un trafic d'armes. Pierre Falcone était en effet l'un des agents de la Sofremi Société française de matériels systèmes et services, relevant du ministère de l'Intérieur. Officiellement chasseur de contrats pour l'Etat, officieusement trafiquant d'armes, y compris vers des pays sous embargo, tels que la Birmanie. Entre deux chaises.
«Accords de sécurité». Lorsque l'opportunité de ventes d'armes à l'Angola se présente en 1993, grâce à l'entregent de Jean-Christophe Mitterrand, Falcone s'en ouvre à ses amis du ministère de l'Intérieur. Le préfet Jean-Charles Marchiani est aussitôt mandaté par le ministre Charles Pasqua pour négocier des «accords de sécurité» avec le président angolais Dos Santos. Ces accords ont un volet officiel, politique, et un soubassement: des fournitures de matériels militaires provenant de l'ex-URSS, fournis par Falcone et son associé russe, l'homme d'affaires Arcadi Gaydamak. L'affaire est conclue à un moment où la France, diplomatiquement, ne souhaitait alimenter ni le MPLA au pouvoir, ni la rébellion de l'Unita. Dans le récent rapport du ministre de la Défense au Parlement, qui offre l'exégèse des exportations d'armes françaises, on voit d'ailleurs apparaître un zéro sur la ligne des commandes de l'Angola de 1992 à 1998.
Au motif que, provenant d'ex-URSS, ces ventes «ne passaient pas par la France», le ministère de l'Intérieur de Pasqua s'est affranchi d