Et maintenant, au boulot! Après avoir plébiscité le président Kostunica, les électeurs serbes ont accordé une large majorité parlementaire à la coalition démocratique. Elle a désormais les moyens d'agir, mais c'est presque un euphémisme que de dire que la tâche qui l'attend est écrasante. Aux difficultés habituelles de la liquidation du socialisme, aggravées en l'occurrence par la brutalité mafieuse de Milosevic et de son clan, il faut ajouter les désastres (matériels mais aussi moraux) de la guerre, ou plutôt des guerres dans lesquelles le dictateur déchu
a précipité son pays.
Kostunica et Djindjic n'ont que peu de temps pour rendre un avenir à la Serbie. Leur propre cohabitation dyarchique peut devenir problématique et la coalition sur laquelle ils s'appuient agglomère 18 partis ce qui,
a priori, n'est pas un gage de stabilité. Le nouveau pouvoir doit pourtant être capable de fermeté, ne serait-ce que pour amener devant la justice les criminels de l'ancien régime à commencer par Milosevic lui-même mais aussi pour enrayer une corruption omniprésente. En outre, l'occupation d'une frange de territoire dans le sud de la Serbie par les miliciens kosovars de l'UCK est un véritable défi qu'il s'agit de régler au plus vite. Quant à l'économie, il ne faut rien moins qu'en fabriquer une, en partant pratiquement de zéro... Même la liberté de la presse reste à inventer.
Les Occidentaux, en particulier l'Union européenne, ont le clair devoir de soutenir autant qu'il est possible cett