En temps normal, les Suédois raffolent de la Côte d'Azur: Nice, la promenade des Anglais... Après le dernier sommet de la présidence française de l'Union européenne, leurs sentiments sont partagés. Alors qu'ils s'apprêtent à prendre le relais de la France, pour leur première présidence, six ans après leur adhésion à l'UE, ce que les Suédois ont vu des à-côtés du sommet leur donne froid dans le dos.
Eux si habitués au calme vont-ils voir débarquer des hordes de manifestants infiltrés de casseurs? Les colonnes des journaux locaux sont déjà pleines de cris d'alarme des policiers, qui redoutent des attentats, réclament des fonds supplémentaires et en obtiennent. Les réunions à haut risque sont déjà identifiées: celle des ministres de l'Agriculture à Ostersund, en avril, celle des ministres des Affaires étrangères, à Nyköping, en mai, et bien sûr le sommet final de Göteborg, en juin.
Soulagement. Malgré les bris de glaces et les gaz lacrymogènes, le Premier ministre social-démocrate Göran Persson est rentré ravi de Nice, le 11 décembre. Primo, car le traité minimaliste qui en est sorti correspond à l'Europe minimale que souhaite la Suède, plus friande de coopération interétatique que de visions fédéralistes. Secundo, car son gouvernement ne se sentait pas du tout prêt à gérer une prolongation de la Conférence intergouvernementale (CIG). A Stockholm, ce fut donc un immense soulagement. Certes, la Suède est chargée de commencer à préparer le grand débat sur l'avenir de l'Union que le