Les trois derniers mois d'affrontements israélo-palestiniens seront-ils la préface à une longue guerre d'usure ou bien un ultime détour cathartique et sanglant avant un compromis qui ménagerait aux deux parties une issue honorable et pacifique? La grande flopée de haine qu'on a pu voir chez les Palestiniens peut-elle se résorber dans les demi-mesures des propositions de Clinton? Barak et les travaillistes israéliens peuvent-ils accepter les concessions territoriales qu'elles impliquent et se maintenir néanmoins au pouvoir face au maximalisme du candidat conservateur Sharon?
Les derniers mois ont montré à nouveau l'exaspération passionnelle qui règne au Proche-Orient, mais aussi, paradoxalement, la confuse volonté chez les uns et les autres de ne pas franchir la ligne rouge de l'irrémédiable. Le nombre des victimes est certes important trois grosses centaines de morts , mais il ressemble plus à un bilan de maintien de l'ordre en situation semi-insurrectionnelle qu'à celui d'une guerre ouverte. Les deux parties affrontées ont toujours gardé diverses lignes de communication entre elles, ne serait-ce que par leur acceptation du tutorat américain, dont un Clinton sur le départ s'emploie à tirer le maximum. La formule «guerre impossible, paix improbable» a prévalu entre deux sursauts d'hostilités. Mais cette impasse n'est pas viable à long terme.
Pour ce que l'on en sait, les nouvelles propositions de Clinton ne diffèrent pas foncièrement de l'esquisse élaborée à Camp David, tout