La grande oeuvre de Bruno Peyron, qui voyageait en lui depuis sept ans, tient dans une pièce d'eau du port de plaisance de Barcelone. Six catamarans s'en iront dimanche à 14 heures pour un tour du monde sans escale. Rappelons que le 10 décembre, l'équipage britannique de Peter Goss abandonnait Team Philips dans une mer d'Irlande agitée, alors qu'une nouvelle tempête menaçait de le disloquer. Depuis, ce bateau à 40 millions de francs n'a pas été retrouvé. De sept, ainsi la flotte passa à six navires. On est loin de la vingtaine de bateaux un moment évoquée par l'organisateur.
Cependant, la course demeure inédite par son budget, qui dépasse les 100 millions de francs, et par son culot architectural. Ce sont des dimensions jamais vues: des mâts de 40 m de haut ou des coques de 38 m de long (PlayStation). En revanche, l'exemple de Team Philips était pour Olivier de Kersauson, venu ici en curieux, assurément fantaisiste : «Les poids étaient dans les hauts des mâts, ça n'aurait jamais tenu. Pourtant, au début, je dois avouer qu'ils m'ont bluffé.»
Généreux Bourguignon. Bruno Peyron doit ressentir un plaisir tout militaire à regarder ces armements, dont trois ne tiennent que par sa volonté farouche et l'immense porte-monnaie de Philippe Bourguignon, ancien boss de Disneyland Paris et actuel patron du Club Méditerranée, qui n'a jamais lâché Peyron, même quand le projet n'avançait pas. C'est à eux que l'on doit la naissance de Club Med, de Grant Dalton et Franck Proffit, de Team Adventu