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Libération

Une obsessioncontre vents et marées

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Bruno Peyron a conçu The Race en 1993.
publié le 30 décembre 2000 à 8h38

Tout ça, c'est la faute à Jules Verne. Au printemps 1993, Bruno Peyron établit avec quatre hommes d'équipage (dont Cam Lewis, engagé dans The Race à la barre de Team Adventure), un nouveau record du tour du monde à la voile, en moins de quatre-vingts jours (79 jours, 6 heures, 15 minutes, 56 secondes), s'attribuant ainsi le trophée Jules-Verne. A son retour à terre, comme souvent ceux qui ont vécu des moments exceptionnels, l'aîné des frères Peyron sent un grand vide et une certaine nostalgie l'envahir. A la barre de son immense Explorer, surfant sur les vagues des mers du Sud, Bruno Peyron s'est parfois imaginé bord à bord avec d'autres grands multicoques. Ce qu'il vient de vivre, avec pour seul repère une éphéméride, Peyron aimerait bien le transformer en course, qui serait celle du nouveau millénaire.

«Un signe fort». L'idée prend tout son sens après que d'autres marins se sont attaqués au record de Bruno Peyron qui explique: «Le premier à oser a été le Néo-Zélandais Peter Blake, qui m'a pris le record du tour du monde presque dans la foulée. Moi, j'y ai vu un signe fort, comme le fut celui de voir des purs régatiers comme Dixon ou Conner s'affronter dans la Whitbread de 1994. Il était évident que pour des marins de cette envergure, habitués aux monocoques, comprendre le fonctionnement d'un multicoque devait leur prendre un demi après-midi.»

Restait à imaginer un challenge excitant. Le projet de Bruno Peyron est celui d'une course en équipage autour du monde sur des bateaux