Avec le dossier Falcone, la justice a entre les mains les protagonistes d'une nouvelle affaire d'Etat: un trafiquant haut en couleur, des représentants du ministère de l'Intérieur et des intermédiaires liés au pouvoir politique. Les juges ont été surpris de retrouver l'un des fils de François Mitterrand parmi les intermédiaires. Pas les spécialistes de la politique de la France en Afrique: Jean-Christophe Mitterrand, alias «Papamadit», s'était installé dans ce rôle alors même qu'il dirigeait la cellule Afrique de l'Elysée.
En 1993, lorsqu'il met en relation les autorités angolaises avec le marchand d'armes Pierre Falcone et l'entourage de Charles Pasqua, papa est encore Président de la République, et Papamadit, évidemment, fils du Président. En remerciement, le trafiquant lui aurait octroyé sa rémunération (1,8 millions de dollars) sur un compte en Suisse, à laquelle il ajoute deux montres de luxe. Non sans l'inviter dans la résidence familiale des Falcone à Scottsdale, en Arizona.
Conserverie. Pour les Falcone, la famille était aussi importante. Pierre Falcone père, né près de Naples, patron de la «Conserverie Papa Falcone France», a facilité les débuts de son fils dans les affaires. Introduit dès 1989 par le clan Pasqua auprès de la Sofremi, office de vente d'armes du ministère de l'Intérieur, Falcone fils prend son envol en s'associant à la société d'armement slovaque ZTS. Du temps du pacte de Varsovie, ZTS employait 20 000 personnes aujourd'hui 3 000. Elle disposait des