New York, Washington
de nos correspondants
Sur le papier, le gouvernement de George W. Bush semble à la hauteur de toutes ses promesses d'inclusion et d'unité. Trois femmes, deux Noirs, deux Hispaniques, un Américain d'origine libanaise, et même un démocrate asiatique. Mais l'administration Bush est aussi à l'image de ses problèmes. Ceux d'un président mal élu, écartelé entre le désir de contenter sa base politique première la droite du Parti républicain , la nécessité de gouverner avec un Congrès divisé, et l'obligation de faire des gestes vers les démocrates après une élection présidentielle qui on ne le saura probablement jamais avec certitude leur revenait peut-être. Dès lors, le résultat est un patchwork d'une grande diversité dont on peut se demander s'il peut réellement fonctionner afin de donner de la substance au «conservatisme du coeur» prôné par le président élu.
«La première remarque que l'on peut faire est que des tiraillements sont à prévoir assez rapidement, estime Robert Shapiro, directeur des études politiques à la Columbia University de New York. Pour quelqu'un qui se dit "non idéologique" et modéré, Bush a choisi des personnalités très conservatrices à des postes clefs, comme l'Attorney General John Ashcroft. Et cela signifie surtout que l'aile droite du Parti républicain ne le laissera pas tranquille car elle veut se faire entendre après huit ans de "clintonisme" ininterrompu.»
Ligne dure. Pour beaucoup, la nomination d'Ashcroft, ex-sénateur du Missour