Menu
Libération

Les isolés du double vitrage

Article réservé aux abonnés
Visite chez des habitants de la capitale soumis aux nuisances sonores.
publié le 6 janvier 2001 à 21h34

En six ans, Alain Perreira a installé des centaines de fenêtres à Paris et en banlieue. A force, il a sa petite idée des raisons pour lesquelles on fait appel à lui. «Sur Paris, dans la grande majorité des cas, on intervient parce que les gens n'en peuvent plus du bruit. On installe des fenêtres à gros double vitrage pour l'isolation phonique.» Hier, il travaillait dans un logement au deuxième étage d'un immeuble du boulevard Magenta (Paris Xe), où le volume sonore peut atteindre 80 décibels, à peine moins qu'en bordure du périphérique. Cet appartement de 150 m2 est occupé depuis peu par trois jeunes célibataires qui n'avaient aucune chance de trouver ailleurs un logement aussi vaste.

Circulation incessante. A Paris les grands appartements calmes sont rares, chers et recherchés par les familles. Seuls ceux qui bordent les grands axes sont disponibles. «On a trouvé celui-là et il nous a plu. Mais lorsqu'on a signé le bail, on a négocié avec le propriétaire pour qu'il nous mette des fenêtres à double vitrage dans les chambres», explique Guillaume Quéruel, un avocat de 27 ans. Des travaux indispensables. Car outre sa façade sur le boulevard Magenta, le bâtiment donne également sur les rues de Maubeuge et de Dunkerque, où la circulation est incessante jour et nuit.

Tous les habitants de l'immeuble tentent de se protéger. «L'appartement que j'habite appartient à mes parents. Lorsque je suis arrivé de province, je me suis dit que je ne me ferai jamais à ce bruit perpétuel, raconte D