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Libération

Le contingent italien, première victime

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Face à huit décès imputés au syndrome des Balkans, la polémique enfle.
publié le 10 janvier 2001 à 21h39

Rome de notre correspondant

Huit morts et dix malades. Le bilan présumé du syndrome des Balkans continue de s'alourdir en Italie. Ces dix-huit cas font l'objet d'une enquête menée par la commission scientifique composée d'experts et de médecins, désignée fin décembre par le ministre de la Défense Sergio Mattarella. De son côté, le procureur militaire de Rome, Antonio Intelisano, a ouvert un dossier sur trente cas suspects relatifs à la mission au Kosovo. Lundi, le magistrat a annoncé qu'il n'excluait pas de convoquer, pour les entendre comme témoins, certains responsables politiques. Le contingent italien apparaît, pour l'heure, et sans raison apparente, comme le plus touché par les leucémies et autres tumeurs fulgurantes.

«Indifférence». «Cher Otan, pourquoi, nous les Italiens, avons pris les zones les plus touchées par l'uranium appauvri?», s'interrogeait hier avec sarcasme, l'éditorialiste du quotidien communiste Il Manifesto qui, au printemps dernier, avait le premier soulevé la question. A l'époque, le journal avait évoqué le cas de soldats malades en Sardaigne présentant des symptômes identiques à ceux de certains militaires américains engagés, en 1991, dans l'opération Tempête du désert. En novembre, l'affaire rebondit avec l'annonce du décès, suite à une leucémie, d'Andrea Antonaci, un jeune militaire ayant servi en Bosnie. «Il est tombé malade à cause des projectiles à l'uranium appauvri», déclare l'officier Domenico Leggiero, un responsable de l'Observatoire national