Inoffensif pour les uns. Toxique et radioactif dangereux pour les autres. En l'absence de preuves scientifiques indiscutables, le débat sur les effets sanitaires des armes renforcées à l'uranium appauvri n'est pas près d'être clos. En octobre 1999, un colloque organisé sous l'égide de l'ONU a constaté le gouffre qui sépare partisans et adversaires de ces armes. Le département américain de la Défense a rappelé sa position: il n'existe aucune étude qui démontre un effet toxique ou radioactif sur la santé des soldats exposés. En face, on rétorque qu'il n'existe aucune preuve de l'innocuité du métal radioactif. On rappelle la multitude de cas troublants et on note que certains vétérans américains de la guerre du Golfe présentaient un taux élevé d'uranium appauvri dans leurs urines huit ans après avoir été exposés.
Radioactivité. Tous les experts semblent s'accorder sur un point. L'uranium appauvri émet de la radioactivité, plus faible que celle du minerai, sous forme de particules alpha et bêta. Ces dernières sont moins nombreuses mais potentiellement plus dangereuses. Tant que l'enveloppe de protection des munitions est intacte, les projectiles présentent un faible risque pour la santé. Le danger survient après l'explosion des balles et obus, ou en cas d'incendie des stocks. D'abord parce que des fragments peuvent pénétrer dans le corps sans pouvoir être retirés. Mais surtout parce que l'uranium est projeté dans l'environnement sous forme de fines particules d'oxydes qui peuvent