Eric, 33 ans
Un fils de 4 ans qui vit aux Etats-Unis
«Un rendez-vous hebdo par webcam»
«Mon fils avait 2 ans lorsque sa mère a décidé de retourner vivre aux Etats-Unis. Lors de l'audience devant le juge aux affaires familiales (français, ndlr), elle était prête à toutes les concessions pour obtenir le droit de l'emmener. Outre un droit de visite élargi, j'ai obtenu du juge un rendez-vous hebdomadaire par webcam. Puisqu'il ne sait ni lire ni écrire, c'était la meilleure façon de rester présent auprès de lui. Tout le monde a applaudi: la mère, son avocate, la juge. Malheureusement, ce n'est pas écrit dans le jugement. Chaque fois que je rappelle à la mère qu'elle s'y était engagée, elle me répond qu'aucune date n'a été fixée.
«Comme il est impossible de communiquer avec elle au téléphone, qu'elle branche en permanence le répondeur et me raccroche au nez, nous échangeons toutes les informations pratiques par e-mail. J'imprime tout, et elle aussi, au cas où. Ce sont des échanges de courriers assez incisifs, sur les dates et heures de droit de visite, les billets d'avions, etc. C'est un peu la dernière limite avant la non-communication. Je ne veux pas écrire par mail à mon fils car je n'ai aucune garantie qu'elle lui lise. J'envoie donc chaque jour une carte ou une photo par la poste, je sais que le facteur fait du bruit et qu'il descend aussitôt ramasser les lettres. Le courrier postal est plus charnel, personnel. J'envoie aussi des CD-Rom, je ne sais pas si sa mère les lui installe