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Libération
Éditorial

Citoyen vache à lait.

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publié le 16 janvier 2001 à 21h52

I y a comme un bug dans le projet avancé par Catherine Tasca d'imposer ce qui serait de facto une taxe sur les ordinateurs, téléphones portables, agendas électroniques et autres supports numériques permettant de copier textes, sons et images. La ministre invoque pour justifier ce projet les «dérives» que les nouvelles technologies entraîneraient par rapport au droit d'auteur, la volonté d'assurer une rémunération équitable à ceux qui produisent les contenus et une simple extension de la loi (vieille de 15 ans) sur la «copie privée», par ailleurs déjà appliquée aux CD et DVD vierges. La révolution du numérique oblige certes à adapter le droit d'auteur, comme tant d'autres domaines de la vie publique. Et nul n'est forcé de partager la vision libertaire du «tout gratuit sur le Net», au mépris du travail des créateurs. Mais il n'est pas non plus inévitable de répondre à chaque nouveau problème posé par la révolution technologique en brandissant l'arsenal des solutions étatiques traditionnelles ­ réglementation, taxation et érection de barrières nationales. On pourrait en explorer de plus novatrices, dont certaines fournies par la technologie elle-même. D'autant que les solutions prônées aujourd'hui risquent d'être demain des défenses illusoires submergées par le développement exponentiel de réseaux à haut débit sans frontières. De plus, une approche qui frapperait les consommateurs «à la source», en ne faisant aucune distinction entre usages professionnels et individuels de la c