«Au vu des milliards que le ministère de l'Industrie va récupérer avec les licences UMTS, je trouve ridicule l'intérêt pour les quelques centaines de millions de francs que représente l'argent généré par la taxe sur la copie numérique.» La formule, de la bouche d'un membre du ministère de la Culture, est symptomatique de l'état d'esprit dans lequel la Rue de Valois gère la question des droits d'auteurs. Depuis la loi de juillet 1985, tous les successeurs de Jack Lang ont eu la mainmise sur ce dossier qui concerne autant la propriété intellectuelle que les flux d'argent qu'elle génère. Subitement, fin 1999, Catherine Trautmann a décidé de remettre en selle la commission dite «indépendante» qui, en 1985, avait fixé les taux de redevance sur la cassette audio et vidéo. Elle réunit autour d'une même table les dirigeants des sociétés d'auteurs (qui composent 50 % de la commission), ainsi que les syndicats des fabricants des supports et les associations de consommateurs (les autres 50 %).
Proximité. En décembre 1999, le ministère pense trouver un président en Francis Brun-Buisson. L'homme est un habitué du milieu audiovisuel puis des nouvelles technologies pour avoir été un temps à la direction de la SFP et de France 2. Trois mois avant de prendre la tête de la commission, il était responsable du SJTIC (Service juridique et technique de l'information et de la communication) à Matignon. Il a rejoint depuis la Cour des comptes. «Ce que Francis Brun-Buisson a omis de nous dire, c'est