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Une alternative: le marquage numérique des oeuvres

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Les industriels sont prêts à se passer des sociétés de gestion collective.
publié le 16 janvier 2001 à 21h51

Bonne fille, la technique permet parfois de résoudre les problèmes qu'elle a créés. De nouvelles technologies Internet pourraient ainsi apporter à la copie numérique une solution moins brutale qu'une taxe. C'est du moins la thèse que défendent certains industriels. L'idée: placer entre les internautes et les créateurs (ou les producteurs) une interface logicielle permettant une gestion «fine», quasi individualisée, des droits d'auteur. Par exemple, un compositeur, ou son producteur, pourrait proposer de la musique sur le réseau tout en fixant des contraintes précises à sa reproduction. La première écoute pourrait être gratuite, et les suivantes payantes. Un écrivain, ou son éditeur, pourrait limiter les possibilités d'archivage de ses livres en fonction du profil de l'utilisateur (simple lecteur ou bibliothécaire).

Des systèmes ad hoc ­ dits de gestion des droits numériques (DRM, pour digital rights management) ­ sont déjà proposés par des entreprises comme Intertrust ou ContentGuard, une filiale commune de Microsoft et Xerox. En établissant une relation directe entre producteur et consommateur, la DRM permet de court-circuiter les sociétés de gestion collective des droits. C'est son principal attrait. Mais cette technique pose elle-même d'autres problèmes. «Tôt ou tard, les techniques de cryptage et d'empreintes numériques sur lesquelles repose la DRM seront "cassées" comme les autres: toutes les tentatives de protection des fichiers ont échoué, estime Jean-Christophe Lemay,