La tâche s'annonce rude pour Dominique Baudis. Avant même que soit rendue publique, hier, sa nomination par Chirac à la présidence du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), la ministre de la Culture et de la Communication remettait en cause le choix du président de la République... depuis le perron de l'Elysée. Il faut, a estimé Catherine Tasca, «réfléchir à la composition et aux modalités de désignation des membres des instances indépendantes». Interrogée à l'issue du Conseil des ministres, elle a dit voir «revenir le soupçon sur une institution qui devrait être installée dans une position de régulation, donc au-dessus des débats, du seul fait qu'on choisit une personnalité dont on ne peut pas nier qu'elle a un véritable engagement politique».
«Mauvais choix». Plus explicite, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a déploré le «mauvais choix» de Chirac et a enfoncé le clou en dénonçant «une politisation du choix du président du CSA». Pour l'opposition, c'est Devedjian qui est monté au créneau: «Quand quelqu'un est réputé à droite, je ne vois pas pourquoi on aurait pour lui plus d'exigences que quand quelqu'un est réputé à gauche.» Autrement dit, le député-maire UDF de Toulouse ne serait pas moins légitime à ce poste que ne l'était Hervé Bourges.
La confirmation du choix de Baudis, acquis depuis plusieurs semaines, n'a donc pas éteint la polémique allumée, fin décembre, par Bourges lui-même. Lors d'un point de presse du CSA, il dénonce le risque d'une «nomination p