Il y a deux semaines, Dominique Baudis a commis une drôle de bourde. En pleine polémique sur sa nomination au CSA, il décide d'écrire à celui qui l'a déclenchée: Hervé Bourges, le président sortant de l'institution. Pour bien marquer son mécontentement, le député-maire de Toulouse juge bon d'ironiser sur les «nominations successives par des décrets présidentiels» de Bourges, le «portant à la tête de TF1, de France Télévision, du CSA...». Erreur. Depuis 1982, comme Hervé Bourges se fait un plaisir de le lui rappeler dans sa réponse, «pour rompre le cordon ombilical entre pouvoir politique et médias publics, c'est l'instance de régulation de l'audiovisuel, successivement la Haute Autorité, la Commission nationale de la communication et des libertés, et, depuis onze ans, le Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui nomme les présidents des chaînes publiques». Les nominations d'Hervé Bourges à la tête de TF1 chaîne publique, en 1983, et d'Antenne 2 et France 3 (réunie plus tard sous la bannière de France Télévision), en 1990, ne sont donc pas dues à des «décrets présidentiels», mais aux différentes instances de régulation. Et le vieux briscard de l'audiovisuel d'enfoncer le clou: «Ce mode de nomination participe du fonctionnement démocratique des médias publics, et je tenais donc à vous le rappeler.»
Vieilles craintes. Le fantôme d'Alain Peyrefitte (ancien ministre de l'Information du général de Gaulle), auquel Baudis a d'ailleurs succédé en mai 2000 au poste de président du comité