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Libération

Un vieux qui cache trop d'oubliés.

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La prison n'est pas adaptée pour la fin de vie. Pourtant, les peines s'allongent.
publié le 19 janvier 2001 à 21h59

Papon n'est pas seul. Ils sont 27 de plus de 80 ans à vivre actuellement dans les prisons françaises. Et, mieux renseigné, Robert Badinter aurait sans doute étendu sa compassion aux deux autres prisonniers de plus de 90 ans aujourd'hui incarcérés. Au centre de détention de Liancourt (Oise), où sont détenus les condamnés en fin de peine, les vieux, quand ils sont valides, dorment dans des dortoirs de 18 lits. S'ils ont des difficultés à se mouvoir, ils sont affectés dans l'une des cellules du rez-de-chaussée, réservées aux travailleurs et aux personnes âgées. Il faut alors la partager.

Bloc des VIP. «Ils vivent comme tous les vieux, ils lisent, ils regardent la télé ou jouent aux boules, raconte Philippe Tabary, surveillant représentant de l'Ufap (Union fédérale de l'administration pénitentiaire). Mais les prisons ne sont pas des endroits adaptés pour eux, et, pour nous, c'est beaucoup de travail. Les surveillants doivent les protéger. Il y a le racket, et puis les autres détenus qui cherchent à savoir pourquoi ils sont là. Si jamais c'est pour affaire de moeurs, et c'est souvent le cas, ça part! Et ils sont moins à même que d'autres de se défendre.» A la prison de la Santé, en revanche, Papon vit au bloc A, dont la moitié est réservée aux VIP. Le bâtiment a été réhabilité il y a peu. Juste en face de sa cellule individuelle de 14 m2, dans l'autre partie du bloc, s'entassent 3 ou 4 personnes sur la même superficie.

Papon prend sa douche quand il veut ­ au lieu des deux douches