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Libération

«On va voir si je m'en sors»

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Bush arrive décontracté. Pourtant, les obstacles ne manquent pas.
publié le 20 janvier 2001 à 22h02

Washington de notre correspondant

George W. Bush a une grande qualité, la bonhomie. Il sourit et semble prendre avec simplicité tous les événements, même les plus désagréables ou complexes. C'est par un gentil entrechat, aux côtés du chanteur latino Ricky Martin, qu'il a ouvert les cérémonies de transition, jeudi, sous un crachin glacial. Depuis une semaine, il multiplie les interviews pour expliquer qu'il est prêt, et très tranquille. La présidence, dit-il, cela va être une expérience très amusante («a great fun»). Ou encore: «Je ne suis pas nerveux parce que je sais où je vais et que j'ai une bonne équipe.»

Déséquilibres. Cette décontraction, qui l'a aidé à gagner l'élection et à traverser avec adresse la crise de Floride, va lui être précieuse dans les jours qui viennent. Car W. n'attrape pas le gouvernail dans des conditions idéales. Son principal problème n'est pas la météo, lourde de menaces pour les cérémonies d'investiture. Mais qu'Aux Etats-Unis, les signes d'un ralentissement économique sérieux se sont multipliés ces dernières semaines, et que certains déséquilibres restent inquiétants (taux d'épargne des ménages nul, bulle spéculative, gigantesque déficit commercial...). Les autorités sont pourtant bien armées pour réagir. Les marges de manoeuvre de la politique monétaire et budgétaire américaine n'ont jamais été aussi importantes. Encore assez élevés (6 %), les taux d'intérêt ne demandent qu'à être baissés. Et comme le budget déborde d'excédents, il sera facile de