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Libération

A Rosny, multisoucis au multiplexe.

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La carte illimitée a attiré un public pas forcément cinéphile.
publié le 23 janvier 2001 à 22h05

Un jeudi soir du début de ce mois à l'UGC Ciné Cité des Halles à Paris: six garçons âgés d'une vingtaine d'années s'agglutinent devant le comptoir des cartes illimitées situé dans le hall. Et draguent vaguement deux jeunes employées isolées derrière le guichet. Le ton monte. Deux vigiles surviennent et mettent les garçons dehors. Les jeunes femmes soufflent: «Des groupes de jeunes comme ceux-là, on en voit tous les jours. Avec la carte, ils passent leur temps ici, à fumer dans les salles ou à accoster les gens. En semaine, il n'y a que deux agents pour faire la sécurité et ils sont pris sur tous les fronts: il faut aussi qu'ils canalisent les spectateurs vers la sortie, à la fin des séances, pour éviter qu'ils passent d'une salle à l'autre. Souvent, ceux qui ont la carte estiment que ce n'est pas la peine de repasser en caisse.»

La semaine dernière, la sécurité a été renforcée: la carte illimitée oblige UGC, depuis le mois d'octobre, à étoffer ses dispositifs dans les salles, à Paris et en banlieue. Car les responsables se sont fait peur, comme à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

«On l'appelle la carte SDF.» Ce multiplexe fait aujourd'hui cauchemarder le personnel du circuit. Il a été le premier à s'entourer d'un service d'ordre très costaud. Tout proche, le centre commercial Rosny 2 est déjà réputé pour abriter de fréquentes altercations entre jeunes des quartiers avoisinants. «Ici, la carte UGC, on l'appelle la carte SDF, explique Rachid Mokran, animateur social à Rosny.