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Libération
Éditorial

Stratégie défensive.

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publié le 23 janvier 2001 à 22h05

Le lancement par les grands réseaux de diffusion cinématographique d'une consommation de films sur abonnement a obtenu un succès spectaculaire qui est, à lui seul, une justification de cette pratique controversée. Elle témoigne d'un appétit de cinéma que le coût des tickets d'entrée laissait en berne. Mais la conjonction des multiplexes et des formules d'abonnement bouleverse les équilibres. Et il existe de bonnes raisons de s'inquiéter, puisque, partout dans le monde, la fréquentation des cinémas a du mal à préserver la place prééminente qui a été la sienne dans la société de consommation de loisirs.

Les formules d'abonnement forfaitaire soulèvent un double problème de concurrence. Celle qui oppose les exploitants entre eux, notamment le sort dévolu aux «indépendants». Mais le cinéma en salles est lui-même, pris globalement, en situation de concurrence avec les innombrables formes de loisirs déclinées par les industries électroniques. Parmi ceux-ci figurent d'ailleurs les films eux-mêmes, auxquels DVD et home cinema ont fait faire un bond qualitatif. Il ne faut pas sous-estimer la menace latente. Aux Etats-Unis, de lourds investissements dans des établissements de type multiplexe n'ont pas enrayé la baisse de la fréquentation.

Grâce à l'exception française et à la sollicitude ministérielle, l'intérêt des exploitants indépendants devrait être pris en compte, ménageant ainsi un minimum de pluralisme artistique. Mais le renouvellement du parc d'écrans grâce aux multiplexes et le