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Libération

Davos et Porto Alegre, deux sommets du monde

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Pour la première fois, les antimondialisation créent leur propre réunion pour organiser leur contestation.
publié le 26 janvier 2001 à 22h11

Peut-on repenser le monde ? Oui, veut croire le Forum social mondial (FSM), qui a débuté hier avec cérémonie inaugurale, marche de protestation, concert de Manu Chao. Plusieurs milliers de délégués d'ONG et 10 000 militants sont attendus jusqu'à mardi à Porto Alegre, au Brésil. Près de 400 conférences, débats et ateliers auront lieu, avec quatre axes principaux : la production de richesses, l'accès aux richesses, l'affirmation de la société civile et le pouvoir politique et éthique. «Il ne s'agit pas de fournir clés en main un nouveau modèle, mais d'ouvrir des pistes», justifie un militant. Les conclusions seront présentées en avril au FMI et à la Banque mondiale.

Euphorie au Brésil. Pour l'heure, un air de douce pagaille flotte sur la ville. Les organisateurs baignent dans l'euphorie d'une mobilisation très médiatique. Douze apôtres de l'anti-Davos, blancs, l'air grave, inauguraient cette sorte d'«état du monde vu d'en bas», abrité par l'université catholique. Le président brésilien, Fernando Henrique Cardoso, qualifiait hier d'«ingénu» un tel forum et critiquait les dépenses publiques engagées. Combien ? Environ 4 millions de francs. «Comme homme d'affaires, je garantis que la ville et l'Etat du Rio Grande do Sul réalisent une excellente opération», a défendu Oded Krajew, dirigeant de l'association brésilienne des Patrons pour la citoyenneté.

Ambiance toute différente à Davos, station de ski des Grisons, en Suisse. On peut y voir des hordes de réfugiés se traînant affamés da