Menu
Libération
Analyse

L'autre sens de la mondialisation

Article réservé aux abonnés
Le libéralisme doit désormais tenir compte des valeurs sociales.
publié le 26 janvier 2001 à 22h11

L'air du temps est à la critique du néolibéralisme. Et à son début d'autocritique. Ce mouvement s'est dessiné il y a près de quatre ans : la crise asiatique révélait alors la fragilité d'un écomonde aux pieds d'argile, miné par la spéculation financière. Il se poursuit aujourd'hui : certes, la e-économie marque une nouvelle révolution industrielle... mais on se demande aujourd'hui si elle n'a pas été surévaluée. Jusque-là, la logique économique n'avait aucun doute : une seule planète pour une seule mondialisation. Une mondialisation, il va de soi, «inévitable». Depuis, même ses défenseurs lui ont reconnu un autre visage : elle est aussi «inéquitable».

«Hypocrisie». Pourtant, jamais le village global n'avait été aussi prospère ; jamais ses inégalités, entre Etats et à l'intérieur des Etats, aussi féroces. Un homme sur deux survit avec 2 dollars par jour ; 12 % de la population accapare 86 % des richesses. A elles seules, les plus grosses fortunes du monde possèdent ensemble plus que la richesse produite par les 49 pays les moins avancés, soit 600 millions d'hommes ! D'ici à 2015, l'ONU, associée au FMI et à la Banque mondiale, souhaite diminuer de moitié la population vivant avec moins de 1 dollar par jour ; assurer une éducation primaire pour tous ; réduire des deux tiers la mortalité infantile ; arrêter la propagation du sida. Mais comment expliquer à l'Afrique, qui comptera alors 35 millions de malades du sida, que les trithérapies existent mais que les industries pharmaceu