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Analyse

Un contrat de mariage à renégocier

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La France doit rompre avec sa méfiance historique vis-à-vis de son voisin.
publié le 31 janvier 2001 à 22h19

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Les relations entre Paris et Berlin n'ont jamais été aussi détestables. Le sommet de Nice, en décembre, a été le point d'orgue de cette mésentente qui a abouti à un traité marquant un recul de l'intégration communautaire. Chacun des deux partenaires a sa part de responsabilité dans cette dégradation, la France sans doute davantage.

Tout commence avec la chute du mur de Berlin, en novembre 1989, lorsque l'Hexagone se trouve confronté à l'impensable unification allemande. A l'Elysée, François Mitterrand n'a fait que suivre, bon gré mal gré, le mouvement de l'Histoire. Les garanties qu'il a exigées de la partie allemande (sur la reconnaissance de la frontière Oder-Neisse en particulier) ont offensé le chancelier Helmut Kohl, qui y a vu un manque de confiance. Mais les deux hommes étaient alors engagés dans la réalisation de l'Union économique et monétaire, à laquelle ils ajouteront, au printemps 1990, l'union politique, comme pour mieux exorciser les réticences de la fin 1989. La construction communautaire a alors permis d'éviter la crise. Mais les Allemands n'oublieront pas ces quelques semaines, pas plus qu'ils n'ont oublié le soutien américain.

Noyau dur. La France, elle, ne s'est pas adaptée à la nouvelle donne induite par la fin de la guerre froide, le début de l'élargissement à l'Est de l'Otan et de l'Union européenne. L'Allemagne, première puissance économique, financière et démographique du Vieux Continent, retrouvait sa place au centr