Menu
Libération

Une choucroute pour panser les plaies

Article réservé aux abonnés
Schröder, Chirac et Jospin vont tenter de dissiper les malentendus nés du sommet de Nice.
publié le 31 janvier 2001 à 22h19

Un dîner pour relancer la relation franco-allemande: ce soir, le président de la République, Jacques Chirac, le Premier ministre, Lionel Jospin, et le ministre des affaires étrangères, Hubert Védrine, invitent à dîner le chancelier Gerhard Schröder et le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer. Les dirigeants des deux pays se retrouveront à 19h 30 dans un restaurant de Blaesheim, non loin de Strasbourg, ville symbole de la réconciliation franco-allemande d'après guerre, pour une discussion «franche», sans ordre du jour et surtout sans témoin. «Il n'y aura pas de décision, prévient-on à l'Elysée. Il s'agit d'un brain-storming informel.» Si annonce il doit y avoir, ce sera pour le sommet franco-allemand de Fribourg, le 12 juin. A l'issue du repas, vers 22 h 30, les cinq hommes répondront à quelques questions sur le perron du restaurant de Philippe Schadt, célèbre pour ses choucroutes et ses tableaux coquins...

L'idée de cette rencontre à huis clos est née juste après le Conseil européen tenu à Nice du 7 au 11 décembre. Nul ne sait à qui en revient la paternité. Mais Paris a été pris par surprise lorsque le gouvernement allemand a annoncé solennellement ce «sommet», rapidement ramené au rang de simple «rencontre» par les Français... Un couac sémantique qui ne doit pas masquer l'essentiel: il est apparu nécessaire aux deux parties de ranimer un couple en piteux état.

En particulier, le chef de la diplomatie allemande a pris conscience des dangers que recelait la «victoire