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Portrait

Ehud Barak : Un suicide politique.

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publié le 6 février 2001 à 22h37

Jérusalem envoyé spécial

L'un des passe-temps favoris d'Ehud Barak est de vider des allumettes de leur boîte pour construire ensuite un petit château. Ses proches disent qu'il est remarquable dans ce jeu. De même, lorsqu'il était adolescent, dans son kibboutz natal, il excellait à démonter et à remonter les pistolets-mitrailleurs Uzi et, à l'armée, il faisait de même avec les serrures et les mécanismes d'horlogerie. Aujourd'hui encore, il aime bricoler les montres. Ehud Barak aime assembler. A l'armée, il n'a pas été qu'un baroudeur à l'audace et à l'endurance légendaires, mais aussi un planificateur, un préparateur minutieux d'opérations militaires complexes.

Cette disposition à rassembler, il l'avait mise à profit pendant sa campagne de mai 1999, sachant s'adresser à toutes les composantes du complexe patchwork communautaire israélien. Une fois élu Premier ministre, toutes ces qualités se sont comme envolées. On n'a pas retrouvé, dans sa façon de gouverner, cette minutie, cette volonté de rassembler des éléments épars. A 59 ans, il est vite apparu comme autoritaire, arrogant, n'en faisant qu'à sa tête, cultivant à l'excès le goût du secret. «Tout se prépare entre ses oreilles gauche et droite», écrivait dans Ha'aretz l'analyste Akiva Eldar.

Pays désorienté. On n'a pas non plus retrouvé en politique le fin tacticien qu'il était lorsqu'il dirigeait les «commandos du chef d'état-major», l'unité la plus prestigieuse de Tsahal. Celui que ses conseillers en communication avaient ve