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Libération

Tsahal penche pour le général faucon

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Braquée sur le retrait du Liban et l'Intifada, l'armée a oublié les pertes qu'elle doit à Sharon.
publié le 6 février 2001 à 22h37

Jérusalem envoyé spécial

L'establishment militaire israélien peut être satisfait: les deux candidats en lice pour le poste de Premier ministre sont deux généraux, qui plus est aguerris, dont l'un (Ehud Barak) est le plus décoré de Tsahal et l'autre (Ariel Sharon) considéré comme l'un des plus courageux. Pendant la campagne électorale, l'état-major, au nom de son devoir de réserve, s'est gardé de faire connaître sa préférence. Mais, selon les analystes militaires israéliens, il semble préférer Sharon, l'homme qui a précipité Tsahal dans «le bourbier libanais», à Barak, celui qui l'en a sorti en mai dernier.

Coût du Liban. Tsahal devrait pourtant avoir de lourds griefs contre Sharon. Pendant les trois années où elle occupa le Liban (1982-1985), elle y perdit quelque 650 hommes ­ soit, par an, 1/1 700e de sa population ­ et elle eut presque 3 000 blessés. Pour Israël, jamais une guerre ne fut aussi coûteuse. A titre de comparaison, l'Armée rouge ne perdit en Afghanistan, en huit ans de guerre, que 1/18 000e de sa population chaque année (1).

Néanmoins, ce désastre semble aujourd'hui peu pris en compte par l'état-major israélien qui semble davantage braqué sur le retrait du Sud Liban, où Israël, depuis 1985, avait gardé une «zone de sécurité». Réussite militaire ­ Tsahal n'eut à déplorer aucune perte ­, ce retrait apparaît en revanche comme un désastre diplomatique, notamment parce qu'il fut perçu dans le monde arabe et chez les Palestiniens, en particulier, comme une éclatante vic