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Libération

Une façon de contrôler son identité.

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Le double nom est autorisé depuis 1985. Témoignages.
publié le 8 février 2001 à 22h41

Tant de choses ont été écrites sur les liens unissant Claude Chirac à son père Jacques. Mais rien d'aussi clair que l'état civil de l'unique petit-fils du président de la République. Martin s'appelle Chirac, pied de nez aux règles coutumières de transmission du nom dans notre pays. Claude savait ce qu'elle devait faire: ne pas épouser le père de son fils et le reconnaître la première. D'autres couples de concubins choisissent délibérément d'éliminer le patronyme du géniteur: «Sa mère a un beau nom breton, Kerever, moi je m'appelle Bernard. Titouan Kerever ça a plus de gueule.» D'autres ne le font pas exprès: «On devait aller à la mairie pour le déclarer avant la naissance, on ne l'a pas fait. Quand elle est née, son père était en prison, je l'ai donc déclarée toute seule. Pour compenser, je lui ai donné un prénom arabe. Mais j'aurais préféré qu'elle ait le nom de son père, même si elle ne le voit pas souvent. Au moins ils auraient ça en commun.»

Liberté contrariée. Aujourd'hui, l'écrasante majorité des enfants naturels portent le nom de leur père (Ined, 1999), que ce soit par «imitation» de la famille légitime, par habitude, voire par conviction. «Qu'on le veuille ou non, ne pas être marié quand on a des enfants, c'est déjà une fragilité. Une femme qui veut fonder une famille a envie que ses enfants portent le nom du père», estime Valérie, mère de trois enfants. Depuis 1985, la loi autorise l'usage du double nom, maternel et paternel, dans l'ordre voulu. Mais une limite de ta