Jusqu'à ces derniers jours, tout ce que Paris compte de messieurs bons offices à droite aura essayé de faire renoncer Jean Tiberi à se présenter. Un poste au Conseil d'Etat, une ambassade, une tête de liste pour son fils Dominique: rien ne l'a alléché. Une ou deux fois, Michèle Alliot-Marie a cru qu'au sortir de son bureau le maire de Paris allait renoncer, racontait-elle récemment. Mais à peine rentré à l'Hôtel de Ville, Jean, dopé par son épouse Xavière et son conseiller Jean-François Probst, décidait de continuer le combat. Hier soir, au Palais des sports, avec Charles Pasqua, Jacques Dominati et la présidente du CNI, Annick du Roscoat, à ses côtés, le maire de Paris a adressé un nouveau bras d'honneur à ses détracteurs, du RPR aux sondeurs. Alors que sa dégringolade se confirme, il a tenté une ultime contre-attaque en jouant à fond du registre de la martyrologie et en se posant en rassembleur de la droite. Mais le coeur n'y était plus vraiment. Pour les candidats comme pour les spectateurs, il s'agissait de faire encore semblant d'y croire.
Manteau de fourrure. Il est plus de 20 heures lorsque Jean Tiberi pénètre dans un Palais des sports garni d'environ 2 500 personnes, au lieu des 5 000 annoncées. Un peu plus tôt, Charles Pasqua a été timidement accueilli. Face au bide qui s'annonce, l'entrée du maire a été retardée. Au premier rang, Xavière, teint bronzé et manteau de fourrure, est stoïque. Dans le public, des personnes âgées, des petits commerçants, des fonctionnaires