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Libération

Un sinistre pavillon à Appoigny.

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En 1983, une jeune fille du même institut que les disparues était enlevée et torturée. A-t-elle été la seule?
publié le 10 février 2001 à 22h47

Depuis vingt ans, la région d'Auxerre bruisse de rumeurs: des notables adeptes de ballets bleus ou de ballets roses, des réseaux de prostitution, des protections et des dossiers étouffés. A l'heure actuelle, rien ne permet de le prouver. Mais il y a des histoires étranges. Celle d'Appoigny, par exemple, un village non loin d'Auxerre.

Salle de torture. Le 22 janvier 1984, les policiers débarquent allée des Violettes, au domicile de Claude et Monique Dunand. Ils découvrent, dans la cave du pavillon, une jeune femme entravée sur une croix, torturée. C'est une autre jeune fille, séquestrée au même endroit pendant plusieurs mois, qui a donné l'alerte après avoir réussi à s'enfuir. Toutes les deux sont brûlées au fer, victimes d'éventrations que les «clients» de Claude Dunand leur infligeaient. Car, dans la cave, on venait consommer de la torture, avec les tarifs affichés sur la porte.

A l'intérieur du pavillon, les policiers saisissent deux carnets, qui contiennent la liste des adeptes. Des clients. Hormis pour un ou deux d'entre eux, on ne remontera jamais les pistes. Et pour cause: les carnets ont disparu du palais de justice d'Auxerre. Un magistrat de l'époque l'affirme, un avocat confirme: «Ils ont été retirés de l'instruction, jamais exploités. L'affaire Dunand a été étouffée. Il y avait des réseaux, mais on n'a pas trop cherché.» Un exemple: l'enquête avait établi que Claude Dunand déménageait souvent, qu'il choisissait des pavillons isolés où il décorait avec soin sa salle d