Les industriels n'ont pas attendu le décryptage du génome pour passer à l'offensive. Ils commercialisent déjà des tests de susceptibilité génétique à des maladies. Dans un climat parfois conflictuel, comme en témoigne l'exemple des gènes de susceptibilité aux cancers du sein et de l'ovaire, BRCA1 et BRCA2.
Identifiés respectivement en 1994 et 1995, ces deux gènes (dont plusieurs centaines de mutations sont connues) sont impliqués dans la moitié des cancers héréditaires du sein et de l'ovaire, soit 5 à 10 % de l'ensemble de ces tumeurs. Ils sont recherchés chez des personnes atteintes de cancer du sein pour identifier une éventuelle mutation (test de type 1), ou chez les parents de malades porteurs d'une mutation (test de type 2), pour savoir si eux aussi en sont porteurs. Ces examens, qui pourraient concerner en France 3 000 personnes par an, n'ont pas qu'un intérêt théorique. «En l'absence de mutation, nous pouvons rassurer les personnes: elles ne présentent pas un risque accru de cancer du sein, précise Thierry Philip, président de la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer. En revanche, pour les sujets prédisposés, il est possible de proposer, dans un cadre de recherche, des protocoles de surveillance et/ou de traitements préventifs.»
La firme américaine Myriad Genetics s'est vu accorder deux brevets aux Etats-Unis sur les gènes BRCA1 et BRCA2, qu'elle tente d'étendre à l'Europe. Sans attendre la réponse du Bureau européen des brevets, Myriad s'est rappro