New York de notre correspondant
C'est lors d'une visite au musée de l'Holocauste, à Washington, que le journaliste américain Edwin Black dit avoir remarqué la machine Hollerith, frappée du sigle IBM. Avec ses parents, deux survivants des persécutions du IIIe Reich, Black se rappelle «être resté sous le choc», à regarder ce mécanographe. Hier, après cinq ans de recherches, Black a publié à New York un livre explosif, dans lequel il accuse le plus grand fabricant d'ordinateurs au monde d'avoir activement aidé le régime d'Hitler à recenser les millions de juifs que les nazis ont envoyé mourir dans les camps de concentration.
Plainte de survivants. La sortie d'IBM et l'Holocauste: l'alliance stratégique entre l'Allemagne nazie et la plus grande compagnie américaine, a été entourée d'une vaste opération promotionnelle dans 40 pays (lire ci-contre). Elle coïncide avec deux procès intentés vendredi devant une cour fédérale de Brooklyn, pour le compte de cinq survivants de l'Holocauste, par l'avocat Michael Hausfeld, qui a déjà contraint l'Allemagne à créer un fonds de réparation pour les victimes d'Hitler. IBM est accusé d'avoir «fourni la technologie» qui a aidé «à la persécution, à la souffrance et au génocide», avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
Black centre son enquête sur la collaboration entre la Dehomag, filiale allemande d'IBM, et le régime d'Hitler. Au tout début du siècle dernier, la Dehomag est la branche allemande d'une société fondée par un Américain d'origine a