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Libération

La France confrontée aux naufragés de l'amer

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La situation de ces demandeurs d'asile est un véritable casse-tête pour les autorités.
publié le 19 février 2001 à 23h01
(mis à jour le 19 février 2001 à 23h01)

Comment sont-ils venus? Qui les a acheminés? Aujourd'hui, le parquet de Draguignan ouvrira une information judiciaire pour tenter d'en savoir plus sur les conditions de l'exode des 910 naufragés Kurdes irakiens ­ dont 480 enfants ­, entassés dans les cales d'un vraquier durant plus de huit jours et échoués, tôt samedi matin près de Saint-Raphaël. Pour le préfet du Var, Daniel Canepa, pas de doute. Le capitaine de l'East Sea, que l'on dit irakien, a volontairement jeté son bateau sur la côte. Et il s'est enfui sur un radeau gonflable avec son équipage. Ils sont recherchés. Inutile de compter sur des portraits-robots, les réfugiés n'ont jamais vu de visages. Le capitaine et ses hommes étaient encagoulés durant tout le périple. Hier, Daniel Canepa a évoqué «un nouvel élément très important dans l'enquête», mais sans en dire plus. Quelques heures après le débarquement, les expatriés ont été acheminés vers un camp militaire de Fréjus improvisé «zone d'attente» par le préfet. Une vingtaine d'entre eux, très faibles, ont été hospitalisés. Les marsouins du 21e régiment d'infanterie ont mis en place 1000 lits et 2000 couvertures, des douches de campagne, des WC chimiques. «L'organisation, c'est le savoir faire naturel du marsouin», a fièrement déclaré le lieutenant-colonel Jean-Marc Marille.

Hier, les services de la préfecture, assistés de traducteurs, ont commencé à faire remplir les fiches de renseignements. Aujourd'hui, les membres de l'Ofpra (Office français de protection des réfu