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Libération

Les Quinze dans la mêlée migratoire

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La mise en place d'une politique commune plus libérale prend du retard.
publié le 19 février 2001 à 23h01

«Les politiques "d'immigration zéro" de ces trente dernières années ne sont plus adaptées. [...] Les canaux de l'immigration légale à destination de l'Union doivent maintenant être ouverts aux travailleurs migrants.» Antonio Vitorino, le commissaire européen chargé de la Justice et des Affaires intérieures, ne s'est pas embarrassé de périphrases pour lancer ce débat brûlant en novembre 2000. Avec l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam en 1999, ces sujets sont devenus de la compétence de Bruxelles. Mais, seize mois après le sommet de Tampere (Finlande), où a été affirmée la volonté de se doter d'une politique commune sur le droit d'asile et l'immigration, les Quinze continuent d'éluder ce voeu de la Commission: «Ouvrir un nouveau chapitre dans la façon de traiter le phénomène global de l'immigration.»

Vieillissement. Cela fait pourtant des années que tous les Etats membres reconnaissent un problème commun: la pression croissante de flux de populations qui n'arrivent plus seulement d'ex-Yougoslavie et du Maghreb, mais aussi d'Afghanistan, d'Iran, d'Irak, de Chine ou du Sri Lanka. D'à peine 160 000 en 1985, le nombre de demandeurs d'asile en Europe de l'Ouest est monté à plus de 670 000 en 1992, au début de la guerre des Balkans. Ces deux dernières années, la tendance est à la stabilisation: 390 000 demandes en 2000 contre 387 000 l'année d'avant. Mais c'est sans compter la floraison des réseaux d'immigration illégale: estimées en deçà de 40 000 en 1993, les entrées clandesti