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Libération

Echappés du joug antikurde de Saddam

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Beaucoup viennent de la zone non protégée par l'ONU.
publié le 20 février 2001 à 23h03

La plupart des réfugiés de l'East Sea affirment être originaires de Mossoul, la grande ville du nord-ouest de l'Irak, peuplée en majorité de Kurdes mais située hors de la «zone de protection» instituée en avril 1991 par l'ONU au nord du 36e parallèle. «Près de deux millions de Kurdes irakiens vivent hors de cette zone, notamment à Mossoul et Kirkouk qui sont des centres de production pétrolière. Les autorités de Bagdad ont accentué leur politique d'arabisation forcée et expulsent un nombre croissant de Kurdes», explique Kendal Nezan, président de l'Institut kurde de Paris, qui souligne que la plupart des réfugiés arrivés ces dernier temps en Occident «proviennent de ces régions restées sous contrôle de Saddam Hussein». Ils viennent directement ou font étape par la «zone de sécurité» où plusieurs dizaines de milliers d'entre eux s'entassent dans des campements de fortune.

Situation instable. En revanche, les trois millions de Kurdes sous protection de l'ONU vivent aujourd'hui un peu mieux. Quatre milliards de dollars depuis 1997, provenant du programme onusien dit «pétrole contre nourriture», ont donné un peu d'oxygène à l'économie locale. Une timide renaissance permise par l'arrêt des combats entre les deux principales factions kurdes, le PDK (Parti démocratique du Kurdistan) et l'UPK (Union patriotique du Kurdistan). Mais la situation reste instable, comme en témoigne l'assassinat hier du gouverneur d'Erbil, la capitale de l'entité kurde. Au nord, l'armée turque, aidée des K