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Libération

Les naufragés de l'«East Sea» dans la confusion juridique

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Les avocats contesteront les procédures improvisées par l'Etat.
publié le 20 février 2001 à 23h03

Mohammad, né en 1965, chef cuisinier, sans ressources, sans documents de voyages, de nationalité "Irakienne-Kurde", déclare demander l'asile politique en France pour les motifs suivants: menaces de mort dans son pays. L'intéressé déclare avoir effectué le périple suivant: Irak, Turquie, France. Pour le passage, a payé 2 400 $.» Toutes les déclarations des 910 naufragés kurdes échoués samedi à l'aube sur une plage de Saint-Raphaël se ressemblent. Dimanche à 3 h 45, Mohammad s'est vu notifier sa «non-admission» en France et son maintien en zone d'attente, le camp militaire de Fréjus.

Et aujourd'hui, de Lyon, de Limoges, de Toulouse, de Paris, des avocats vont converger vers le camp, transformé en zone d'attente. L'affolement des autorités devant cet afflux inattendu ayant entraîné, selon eux, de nombreuses irrégularités, ils affûtent depuis deux jours leurs arguments juridiques et vont tout contester. D'abord, la création de la zone d'attente (espace extraterritorial) ainsi motivée par le préfet du Var: «Considérant la nécessité d'accueillir temporairement les passagers du cargo East Sea échoué le 17 février 2001 sur les côtes de la commune de Saint-Raphaël.» Pour les associations, le Gisti et la Cimade, la zone est illégale, «fabriquée pour les Kurdes. A la limite, la France entière pourrait être dénommée zone d'attente en fonction des circonstances», explique Claire Rodier du Gisti.

«Atteinte grave». Ensuite, il y a le placement en zone d'attente: «Nous le contesterons en réfé