Rome de notre correspondant
Ce samedi, où l'East Sea s'échouait sur les côtes françaises, un navire en avarie avec à son bord 42 Sri-Lankais et un Ukrainien était intercepté au large de Syracuse. Dans les Pouilles, environ 70 immigrés pour la plupart d'origine kurde étaient arrêtés après avoir traversé l'Adriatique à bord de Zodiacs. Enfin, à Augusta, dans les eaux siciliennes, un autre bateau transportant une centaine de Kurdes était repéré par la marine italienne. Journée d'hiver ordinaire et plutôt tranquille pour les autorités transalpines habituées depuis près de dix ans à voir débarquer sur leurs côtes des milliers de clandestins.
Ce fut l'arrivée massive d'Albanais dans les ports de Bari et Brindisi qui donna le coup d'envoi. D'abord accueillis à bras ouverts, ils furent à partir d'août 1991 repoussés sans ménagement. Désemparé devant un tel afflux, le gouvernement a eu recours à des stratagèmes sordides. Après leur avoir promis une régularisation massive, près de 2 000 d'entre eux furent embarqués en une nuit dans des avions direction Tirana. Depuis cette date, les filières se sont organisées.
Pour lutter contre les passeurs, l'Italie a renforcé son dispositif maritime et policier au risque d'éperonner tragiquement les petites embarcations. Des accords avec les voisins balkaniques ont été passés pour tenter de bloquer les navires au départ. Des centres d'accueil ont par ailleurs été installés, où les demandes de permis de séjour et de statut de réfugié politique sont ex