Fréjus envoyée spéciale
«Je vous confirme et j'ai le plaisir de vous dire que vous allez pouvoir bénéficier d'une admission sur le territoire français.» Cette annonce du préfet du Var a été faite vers 19 heures au sein même de la zone d'attente enfin ouverte. Dans une petite salle du bâtiment habituellement dédiée aux services préfectoraux et à l'infirmerie, le préfet Daniel Canepa avait rassemblé pour l'occasion des représentants des réfugiés et convoqué les journalistes. Les délégués kurdes, déjà au courant, viennent tout de suite aux questions pratiques. «Nous ne savons pas où aller. Ni dans quelle préfecture, ni dans quelle ville, ni où habiter.» Le préfet leur répond que le gouvernement cherche d'ores et déjà des places dans les centres d'hébergement provisoire: «Quand vous aurez choisi un centre, vous ferez la demande dans ce département.» Ceux qui le souhaitent pourront rester dans la zone d'attente qui sera transformée en centre d'accueil.
Applaudissements. Au milieu de ces explications, panne d'électricité. «Ah, c'est comme en Irak», plaisante un réfugié. Des briquets s'allument. Lorsque la lumière revient, un grand barbu, que les siens appellent «Fidel Castro», se lève, pour solennellement remercier la France et serrer la main du préfet. Dans la pièce contiguë, des réfugiés regardent le ballet des caméras sans comprendre. Vient la tournée des dortoirs, pour leur annoncer la bonne nouvelle. Un jeune Kurde exulte: «Je suis très content. L'humanité existe en France, mai