Le Bangladesh est un pays d'eau plus que de terres. Ses 140 millions d'habitants se serrent sur 144 000 km2. Une densité d'autant plus catastrophique que 80 % des terres sont à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Chaque année, 20 % du territoire est inondé, avec certaines pointes comme en 1988, où 60 % du pays a été submergé. Cette année-là, les morts se comptèrent par centaines de milliers, les dévastations par millions de dollars. Trois ans plus tard, nouvelle montée des eaux, 140 000 morts.
Pays le plus pauvre du monde, le Bangladesh est aussi le plus vulnérable au réchauffement du climat. Selon une étude d'une organisation régionale, le SAARC (South Asia Association for Regional Cooperation), chaque année les eaux du golfe du Bengale gagnent 10 millimètres: à terme 10 % du pays seront définitivement submergés. Au sud, les Sundarbans, la plus grande mangrove du pays, sont menacés de disparition. Cette montée des eaux accroît la rareté des terres dans un pays où l'économie augmente toujours moins vite que la population. Les études internationales ont aussi enregistré un accroissement de la température dans le reste du pays d'1 à 1,4 degrés centigrades. Des maladies éradiquées comme la malaria et la fièvre dengue prolifèrent de nouveau.
Face à ces catastrophes annoncées et aussi bien documentées, le gouvernement du Bangladesh tout comme la communauté internationale n'ont jamais su apporter une réponse appropriée. Ainsi, en 1988, la France avait prétendu s'en occ