Article publié dans Libération le 23 février 2001:
Daniel Cohn-Bendit a peut-être parlé trop vite. «Je viens de passer les six pires semaines de ma vie», déclarait-il le 7 février. Manifestement épuisé, le député européen, venu à Paris soutenir les Verts pendant la campagne des municipales, faisait alors référence à ses semaines passées en Allemagne auprès du ministre des Affaires étrangères, son ami Joschka Fischer, attaqué sur son passé d'extrême gauche. Depuis hier, c'est Cohn-Bendit lui-même, en France, qui est mis en cause. Et les pires semaines de sa vie viennent peut-être seulement de commencer. «On a sorti tous nos textes, toute notre histoire. Elle n'est pas simplement jolie, on y trouve des pages noires et aussi des pages dont nous pouvons avoir honte», expliquait l'ancien leader de Mai 68 début février dans un amphithéâtre de la Sorbonne, à l'occasion d'un débat public sur «l'engagement en politique». Depuis hier, ce sont ses propres pages qui ressortent.
L'Express a publié, dans le cadre d'un dossier sur l'omerta, un article intitulé «Les remords de Cohn-Bendit», à propos d'un passage de son livre, le Grand bazar (publié en 1975 chez Belfond), où il parle de son activité d'éducateur dans un jardin d'enfants «alternatif» à Francfort. «Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances